Café Framboise
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Café Framboise
cendres rouges matinales tombant
rue du brouillard.
Jiminy Cricket aiguillonne de petits trous
derrière une course de cafetières hot rod,
halettantes, sifflotantes.
Charlie page déchirée
déployée comme un aigle inconvenant jusqu’aux vents pare-feux
et le CRS fait ses pompes en lousdé
dans la matinale bousculade du chapelier fou.
Rue des Martyrs
d’agités chocolatiers
frits dans une peur dégoulinante
une délicate confiture sur
l’insondable sol.
Les doux et sucrés mamelons frisés de la pluie
les évanescents clairons d’une liberté en pleurs
nous avons maintenant besoin d’une bonne bamboche
une magmatique revolution grillant nos
guillerettes jamais-plus-maussades chaussures aux semelles rouges.
Creuse clébard
léchant la pluie acide de la rue
fantasmatique déesse de campanile hurlant
des airs au balcon débauché
une guirlande pendouille les vestiges de son giron de janvier
elle entaille un grand opéra champêtre couleur Auld Lang Syne.
Modeste gains sur la rue pavée d’or
gueule de bois d’une bougie de veillée
en train de cuver
le frimas d’un lendemain dessiné à la pointe carbone,
un bloody mary s’il vous-plaît.
Qu’est-ce qui t’amène dans ce lieu de culte ?
jeune gardien renifleur de paludiers en gilet pare-balles
pénétrants yeux électriques, qui interrogent
Nous avons envie de prier
prier pour le mal en point prier pour la lumière
prier pour les âmes-sœurs envolées chantant quelque part
dans la profonde nuit Charlie sans étoiles
plante une rose dans le jardin des saints
grille des marshmallows sur les charbons sacrés
marmotte de petits-riens à propos
de joyeux et hirsutes au-delà.
Paris touille le kir nouvel an
ronchonne comme les pigeons aux limpides
portes du Café Framboise
des cœurs faits non pour aboyer
entre d’opiniâtres bouchées d’un crumble à la cerise.
